Les compétences et l’attractivité de la microélectronique en Europe

Formation et expertise
Publié le 08/11/2022

« Les compétences et l’attractivité de la microélectronique en Europe » : retour sur la table ronde du 13 octobre à l’INP-Grenoble (France).

Entreprises, Organismes de recherche et de technologie (RTO), Clusters, Universités, Organismes de formation et administrations ont pu présenter leurs besoins, réussites ou difficultés. Tous ont échangé sur leurs expériences, leurs visions et leurs solutions pour que l’Europe puisse renforcer, développer et relocaliser l’industrie Microélectronique sur son territoire.

15 intervenants de grande qualité se sont succédés et ont pu débattre avec l’assistance composée de plus de quarante participants de différents horizons.

La table ronde s’est déroulée en 3 parties, entrecoupées de temps de questions et débat

  • Partie 1 : les constats sur les besoins des entreprises concernant les compétences, les profils recherchées et leurs évolutions
  • Partie 2 : l’offre des organismes de formation, écoles et universités pour répondre à ces besoins.
  • Partie 3 : les actions de projets européens et des organismes transverses sur les problématiques de formation et d’attractivité.

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Durant cette table ronde, le constat a été posé par les acteurs du secteur sur les besoins en Europe de chercheurs et d'ingénieurs en microélectronique, et surtout de techniciens et d'opérateurs, pour lesquels les difficultés de recrutement sont importantes. Cette industrie, en pleine expansion, peine trop souvent à attirer des talents. Ceci est vrai pour d’autres corps de métier dans ces entreprises, dans les fonctions de support et de gestion. Cette question de l’attractivité se pose aussi pour certains cursus initiaux qui rencontrent des difficultés à remplir leurs formations.

Des réussites concrètes sont toutefois à l'œuvre sur le terrain en Europe et ont été présentées lors de cette table ronde. Les parties prenantes du domaine, entreprises comme organismes de formation et administrations, doivent poursuivre leurs efforts de coopération et d’innovation afin d'améliorer l'attractivité de la microélectronique et l'adéquation des formations aux évolutions rapides du marché.
Plus d’investissements publics et des politiques ambitieuses sont aussi attendus pour répondre à ces enjeux, afin que l'Europe renforce durablement ce secteur crucial de la microélectronique sur son territoire.
 

Cette table ronde est une belle réussite qui doit ouvrir à d’autres actions auprès des acteurs du domaine et des pouvoirs publiques. Elle a été réalisée dans le cadre du projet ECOVEM,  dont l’INES-PFE est partie prenante, qui œuvre pour développer les compétences en Microélectronique en Europe à travers des actions de coopération, de sensibilisation mais aussi par des formations innovantes.

Les partenaires du projet ECOVEM et notamment l’INES-Plateforme formation et Evaluation (Institut National de l’Energie Solaire)  organisatrice de cet événement remercient tous les intervenants et participants et les équipes internes de l’INES-PFE dont les compétences et la complémentarité permettent de réussir ce type d’événement.

Pour aller plus loin :

1ère partie de la table ronde

Lors de la 1ère partie de cette table ronde, les professionnels de la microélectronique, entreprises et organismes de recherche et de technologie (RTO), ont rappelé leurs besoins de recrutement d’ingénieurs et de chercheurs en Microélectronique, en laboratoire comme en salle blanche, mais aussi de techniciens ou d’opérateurs, qui font souvent défaut.

Aussi, les besoins de techniciens et ingénieurs d’autres spécialités sont nécessaires et leur recrutement est tendu sur le marché du travail, notamment en maintenance, gestion des process ou encore IT. De plus, il existe un vrai enjeu sur les métiers de support et de gestion, indispensables dans une entreprise de l’industrie de la microélectronique comme ailleurs.

Enfin, en plus des compétences techniques, les « soft skills » et l’état d’esprit attendus pour des salariés en microélectronique sont aussi passionnants qu’exigeants : être capable de s’adapter dans un environnement en évolution rapide et constante, être capable de s’adapter à différentes cultures et pratiques, gérer la mobilité et les déplacements fréquents…

En réponse à ces défis sur les compétences et l’attractivité, des entreprises proposent déjà des formations diplômantes ou continues en leur sein, quand les clusters ou pôles de compétitivité apportent support et actions pour plus de coordination et de visibilité. A noter l’importance pour les acteurs du domaine d’innover sur l’attractivité : c’est l’exemple du slogan « Intel inside » qui avait marqué les esprits et rendu visible l’importance des produits de la microélectronique. Ou encore la nécessité de s’adapter à la culture du moment, avec pourquoi pas oser le recours à des « influenceurs / youtubeurs » pour relayer les informations et l’intérêt pour le secteur.

L’investissement de la part des autorités publiques est enfin incontournable pour une meilleure orientation des plus jeunes, influencer la perception de ces métiers et développer l’attrait pour les disciplines techniques et scientifiques, pour l’équilibre de genre, et pour l’appui de ce secteur en général

Les intervenants sur cette partie :

2ème partie de la table ronde

Lors la 2ème partie de cette table ronde, ce sont les organismes de formation initiale et continue (VET centers) qui sont intervenus pour expliquer leurs offres de formations professionnelles, de la microélectronique en général à ses applications en particulier. L’intérêt de mettre en avant des applications de la microélectronique comme un atout pour son attractivité a ainsi été illustré avec l’exemple des formations sur l’énergie photovoltaïque.

Nous avons aussi pu comprendre les liens étroits avec l’industrie d’une école d’ingénieurs en Physique, Electronique et Sciences des matériaux, son implantation réussie dans l’écosystème économique local et son rayonnement à l’international. La formation des techniciens a également été présentée, dont l’évolution du diplôme français DUT vers le BUT.

L’excellence de nombre de ces formations ne doit pas faire oublier les besoins sur les moyens financiers et humains de certaines filières, par exemple pour plus d’exercices pratiques dans les filières techniques. La place du technicien dans le monde du travail en France a d’ailleurs été un point de discussion important. Comment permettre à un technicien de pouvoir évoluer dans sa carrière, vers des rémunérations et des responsabilités plus importantes ? La poursuite d’étude en école d’ingénieurs est-elle pour cela incontournable ? Avancer sur cette problématique est important pour permettre de former et recruter des techniciens dont le secteur manque tant. Cela implique des changements culturels et de pratiques dans le monde du travail.

Des exemples dans d’autres pays européens ont été présentés, avec la richesse de l’offre de l’Université technologique de Sofia, ainsi que les particularités de l’Université à distance espagnole.

Enfin la nécessité de collaboration entre les entreprises et les écoles ou universités a été rappelée, et son renforcement doit continuer.

Les intervenants sur cette partie :

3ème et dernière partie de la table ronde

Pour la dernière partie de synthèse, des entités transverses comme Campus des Métiers et Qualifications (CMQ) sont venus expliquer leur rôle visant à amener une meilleure cohérence, attractivité et visibilité sur des formations, par secteur d’activité.  Les CMQ sont un lien entre les différents acteurs de la formation, professionnels et pouvoirs publiques, avec aussi une vision internationale.

Plusieurs projets européens ont pu être présentés détaillant les actions entreprises afin de répondre là aussi aux enjeux de formation, d’innovation et de coopération entre les parties prenantes. L’ouverture du recrutement à l’international pour ce secteur a également été mise en avant. Pour finir, une nouvelle manière de reconnaitre les compétences a été présentée avec le concept de « Microcrédit ». Ce dernier a pour but de reconnaitre des compétences spécifiques acquises lors de courts apprentissages.

La table ronde s’est achevée avec l’intérêt de la diversité et de l’équilibre homme / femme comme opportunité pour le secteur de la microélectronique, pour son attractivité, son développement et l’épanouissement de ses ressources humaines.

Les intervenants sur cette partie :

  • Michel Burel / Project manager / CMQ - Campus des Métiers et Qualifications Grenoble
  • Christopher Frieling / Director of Advocacy and Public Policy / METIS European project
  • Nadia Gonthier / Responsable du Département Relations internationales chez GIP FIPAG / GreenTech european project
  • Slavka Tzanova / Senior Lecturer / ECOVEM  european project
  • Manuela Costone / Lawyer, Senior Project Manager / CIMEA (Italy)
  • Eva Fabry / Director at European Centre for Women and Technology (ECWT) / ECWT (Norway)

Lien vers les présentations réalisées lors de la table ronde

Télécharger les présentations

Les différents temps de débat ont permis de préciser les expériences et avis de chacun et notamment l’importance de la mobilisation et de la coopération de tous les acteurs du secteur de la microélectronique, qui est en pleine croissance.

L’indispensable investissement des autorités publiques a aussi été relevé pour l’attractivité de cette industrie et la formation.

S’ouvrent de prochaines actions afin d’atteindre les décideurs qui pourraient mobiliser ces moyens et pour approfondir les coopérations entre professionnels, organismes de formations et autorités publiques.

Consultez le site du projet ECOVEM : https://ecovem.eu/

Contact : xavier.bouvier@ines-solaire.org

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