Les centrales photovoltaïques linéaires ont la particularité de s’étendre sur de grandes distances, de quelques centaines de mètres pour la majeure partie des installations existantes (barrières anti-bruit), à plusieurs dizaines de kilomètres pour les centrales futures (bords de voies ferrées, autoroutes, canaux).
Le long du Rhône, CNR exploite un linéaire de 400 km de digues, une opportunité pour développer le « photovoltaïque grand linéaire ». L’innovation réside dans le fait de valoriser du foncier déjà mobilisé, tout en préservant ses autres usages, et comporte divers défis techniques et technologiques.
En effet, si l’on utilisait les principes de conception des centrales photovoltaïques classiques, cela conduirait à des longueurs de câbles et des pertes résistives conséquentes. Il faut donc revoir et optimiser l’architecture des centrales linéaires. Cela implique de déterminer, en fonction des caractéristiques d’un site, le nombre de points de raccordement au réseau électrique, le nombre et la puissance des transformateurs et convertisseurs, pour réduire les pertes au minimum à un coût acceptable. Cela conduit aussi à étudier le niveau de tension le plus adapté, et à envisager de passer de la basse tension continue (<1500 V) à la moyenne tension, avec de nouvelles contraintes.
CNR mène ces études dans le cadre de l’ITE INES.2S. Les travaux ont permis par exemple de développer un outil logiciel pour déterminer le câblage optimal de telles centrales et de faire un état des lieux précis des enjeux et de l’existence, ou non, de verrous pour la montée en tension.
Plusieurs démonstrateurs déployant diverses technologies sont à l’étude. Un premier démonstrateur sera mis en service sur un tronçon de digue à Sablons (Isère), le long du canal d’amenée de l’aménagement CNR du Péage-de-Roussillon. Il va permettre d’étudier faisabilité et rentabilité de la technologie avant d’envisager un déploiement à plus grande échelle, sur des digues, routes, ou voies ferrées, sous forme de murs antibruit, ou de garde-corps.