3 questions à Nouha Gazbour : le développement durable au service de la filière photovoltaïque européenne

Recherche et innovation
Publié le 03/11/2025

Quel est ton rôle au sein du Liten et de l'écosystème du photovoltaïque ?

Je suis Nouha Gazbour et je suis responsable du marketing stratégique et environnemental au sein du département des technologies solaire du CEA-Liten, au service des programmes de l’ITE INES.2S.

Mon rôle est d’apporter mon expertise et des méthodologies en matière de développement durable. J’analyse d’un point de vue technique et économique le marché du photovoltaïque, ses technologies et la réglementation du secteur.

Je coordonne ces thématiques au sein de nos laboratoires afin d’intégrer, au plus prêt du terrain, les approches d’écoconception dans nos activités de recherche.

J’interviens aussi auprès de nos tutelles, en tant que tiers de confiance, pour accompagner leur réflexions et travaux en matière de transition énergétique et de souveraineté, toujours en lien avec le photovoltaïque bien sûr.

Mon travail est passionnant et a beaucoup de sens pour moi. Ce qui en résulte a un impact concret sur le monde qui m’entoure, à différentes échelles. Ce qui se passe dans le monde impacte également mon travail.

Par exemple, je participe à la tache XII qui traite du développement durable du photovoltaïque de l’Agence Internationale de l’Energie, avec un panel d’experts internationaux. L’objectif est d’établir les référentiels qui serviront à l’évaluation environnementale des technologies solaires photovoltaïques dans le monde. Très souvent ces référentiels sont utilisés ensuite pour établir les politiques nationales et les feuilles de route industrielles.

Quel est ton parcours ? comment es-tu arrivée à cette mission ?

Originaire de Tunisie, je suis arrivée en France en 2015 pour réaliser mon stage de fin d’études d’ingénieure (N.D.L.R. Majeure de sa promotion). Dans la foulée, j’ai été recrutée par le CEA, à l’INES, pour effectuer une thèse sur l’intégration systémique de l’écoconception au sein d’un organisme de recherche. Un sujet novateur à l’époque pour notre Institut et très en amont de l’adoption de telles pratiques dans la filière photovoltaïque.

Au terme de cette thèse, j’ai mis en place au CEA une méthodologie dédiée au solaire, mais transposable à tous les domaines de l’énergie, et au-delà. Et je suis restée ! Cette thématique a pris de l’ampleur rapidement dans le monde, et au CEA-Liten nous étions prêts à déployer une démarche complète. J’étais au bon endroit, au bon moment.

Aujourd’hui, quelle est notre force dans ton domaine ?

Nous avons réussi, en quelques années, à développer une démarche très en profondeur sur les questions liées à l’éco-conception du photovoltaïque. Elle nous permet aujourd’hui de disposer d’une expertise, de bases de données et d’outils d’analyse très poussés et complets. Avec tout cela, nous savons adopter une démarche préventive, dès la recherche, pour éviter des impacts négatifs pour l’environnement ou en minimiser les effets.

Nous pouvons, dans nos laboratoires, mettre la priorité de nos recherches sur les sujets qui auront un impact majeur pour réduire l’empreinte environnementale ou encore, la dépendance à des matériaux critiques. C’est aussi anticiper et faciliter la gestion de la fin de vie des panneaux photovoltaïques.

C’est clé, enfin, pour accompagner la filière avec l’éco-organisme SOREN qui est l’entité française en charge de la récolte et du traitement des panneaux solaires photovoltaïques en fin de vie. Ensemble, nous avons définis les critères de l’éco-modulation mis en œuvre dans le cadre de la loi AGEC depuis janvier 2025 ; puis conçu et développé un outil d’évaluation de la recyclabilité des panneaux solaires qui devrait être en ligne prochainement.

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